Complexe d'Infériorité.
Je ne sais pas d'où vient cet espèce de complexe qui me prend le coeur à chaque fois que je rencontre quelqu'un ou que je parle à quelqu'un.
J'ai toujours au fond de moi cet espèce de complexe d'infériorité face aux gens bien-pensants qui croient tout savoir mieux que tout le monde. Je ressens la même chose face à ceux qui se croient cultivés en connaissant un tas de choses inconnues. Je me dis que je ne connais rien et que je ne sais pas quoi faire pour contrer à cela, alors comme tout un chacun j'essaie de me cultiver selon mes centres d'intérêts, mais les miens sont tellement éloignés des leurs que je n'arrive pas à joindre les bouts et à leurs yeux je passe toujours pour un idiot de service, le type qui ne connait rien à rien.. Etrange mais sans doute réaliste, c'est ce que je me dis, je fais donc ce qu'on appelle un "complexe d'infériorité" ce qui sous entend, vous m'avez compris, que je juge qu'ils sont plus aptes à connaitre des choses que moi, qu'ils sont donc plus cultivés et plus à même de sortir leur science, remarquez si ça leur fait plaisir...
Alors j'essaie comme je peux, avec mon petit cerveau de jeune adulte, de m'intéresser à un tas de choses plus variées les unes que les autres, mais je n'y peux rien mon intérêt va d'avantage vers le milieu musical et qui plus est, la chanson/variété/pop. Je lis aussi des livres, mais qui vont très souvent dans la lignée musicale précédente et je n'y peux rien si mes goûts sont percus comme désuets.
J'aime beaucoup la poésie, mais quelle poésie aborder dans un siècle où elle n'existe plus. Il faudrait avoir lu le roman 700 pages du dernier auteur à la mode, écouté le dernier single du dernier rappeur dans la vague, bref quand vous ne savez pas ou vous ne vous intéressez pas à quelque chose, on vous le fait vite sentir. Oh bien sûr on vous dira que chacun a ses goûts, mais finalement si vous n'êtes pas branché romans du 19ème ou encore musique Jazz, certains s'empresseront de dire derrière vous, si ce n'est pas devant, que vous êtes incultes et pire encore, vous ne vous intéressez à rien, sous prétexte qu'il faut aimer des choses "culturellement" culturelles, par celà j'entends tout ce que les académies du bon goût et de la disctinction culturelle ont si joliment appelé " la culture", c'est à dire, tout ce qui a forcément plus de 100 ans d'âge est forcément à écouter, à lire et/ou à voir, alors que la plupart du temps cela ne correspond plus du tout à notre époque, même si certains thèmes restent récurrents, la manière dont ils étaient traités à l'époque ne nous appartiennent plus, mais il faut savoir savoir tout ça, c'est de notoriété publique évidemment.
Alors par contre quand on évoque ce qui est plus proche de nous, soit c'est très connu et alors là, c'est du "très mauvais", soit c'est peu connu catégorisant une classe sociale et là par contre, c'est tout de suite "mieux". Mais qui dicte nos goûts ? La mode, l'aspect commercial de toute forme de loisirs au 20ème siècle, les grandes instances de la République... ?
Je pense que nous avons tous notre part d'appréciation personnelle face aux goûts et aux choix que nous prenons dans la vie, et s'il nous plait d'aimer des choses complètement différentes, c'est tout de même mieux que de rester assis à écouter ce qu'il est recommandé de voir, de lire ou d'écouter.
Ainsi, face à toute cette "culture" à vendre, il est très difficile pour les personnes jeunes comme moi, de se faire une opinion claire. C'est pourquoi j'ai souvent l'impression d'être largué, non pas que je ne m'intéresse pas à un tas de choses, mais parce que mes goûts sont souvent éloignés de ce qu'un bon nombre de gens s'évertuent à nommer comme "culture". Alors bien sûr, j'essaie de savoir pourquoi ils parlent de tel ou tel évènement, roman, film... mais souvent ce sont des choses qui me dépassent et que je n'arrive pas à apprécier. Alors je passe pour quelqu'un d'idiot, niais, que sais-je encore, stupide peut être et j'en ai bien conscience...
Que voulez-vous y faire, quand on vit dans un pays où la "culture" est vue comme un chef d'oeuvre d'excellence, on ne peut que se sentir étouffé par tous ces regards qui vous obligent à suivre cette ligne qu'est la distinction "française" et la "culture". Mais, je n'y peux rien moi, je ne comprends pas pourquoi on a voulu m'imposer tout cela pendant des années d'études... Je subis et j'observe, je m'intéresse parfois, mais souvent, je me sens seul et abandonné sur une pyramide de cerveaux plein de connaissances.
Mais à quoi sert finalement la connaissance, quand on sait que nous tous, en tant qu'être humains, nous ne laisserons rien sur cette Terre, si ce n'est la peur de n'avoir pas tout su à temps !